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Villejuif et la loi Grand Paris

Non à la Loi Grand Paris, oui à une évolution de Villejuif autrement !

jeudi 20 octobre 2011, par Natalie Gandais

J’ai signé une motion pour le Conseil fédéral d’Europe-Ecologie Les Verts pour l’abrogation de la loi Grand Paris de Sarkozy. En effet, à Villejuif, pourtant ville communiste, les habitants subissent quotidiennement des décisions d’urbanisation liées à cette loi, notamment autour des gares, existantes et futures.

Cette motion, préparée par notre commission Aménagement du territoire Ile de France, demande aux députés qui sortiront des urnes aux prochaines élections législatives qu’ils se mobilisent pour abroger la loi Grand Paris de Sarkozy.

En effet, à Villejuif, pourtant ville communiste, les habitants subissent quotidiennement des décisions liées à cette loi, et notamment les modalités d’urbanisation autour des gares, existantes et futures.

Si nous sommes évidemment très contents que des projets de transports en commun portés depuis des années par les Verts dans leurs fonctions de conseillers régionaux, comme la mise en service prochaine d’une ligne de tramway depuis Louis Aragon (terminus de la ligne 7) jusqu’à Orly, le prolongement de la ligne 14 en direction d’Orly, avec des stations à l’IGR et aux 3 Communes, ainsi que le projet de métro de banlieue à banlieue transvaldemarne, voient enfin le jour, il est désespérant que ces grandes infrastructures de transport se fassent désormais au prix de la Loi Grand Paris, qui attribue à l’Etat et à la Société du Grand Paris la prérogative de l’aménagement urbain dans un rayon de 400 m autour de chacune des gares !

Le futur réseau de métro encadrera Villejuif par une espèce de grand H. Toutes les pastilles « réservées » autour des gares recouvriraient Villejuif !

Par exemple, en mai dernier, il a fallu une forte mobilisation de notre groupe aux côtés des jardiniers de l’Épi d’or, et le talent de négociateur de Daniel Breuiller, pour épargner in-extremis les 203 parcelles de jardins familiaux de l’épi d’or qui étaient convoités par la société du Grand Paris en échange de la création de la gare de métro des 3 communes.

Toutefois, les villes qui veulent conserver leur compétence d’urbanisation peuvent proposer elles-mêmes des « contrats de développement territoriaux ». Et cette année, alors que Villejuif était en pleine élaboration de son PLU, on a vu les concertations virer au grotesque. Aux attentes des habitants, à leur demande d’une ville plus humaine, plus harmonieuse, plus verte, plus propre, avec des circulations douces, où les caractéristiques du tissus ancien d’immeubles collectifs et de pavillons seraient valorisées, il fut répondu par de beaux schémas et de bonnes paroles, tandis qu’en parallèle étaient menées des réunions d’informations sur les prochaines zones d’aménagement concertés autour des gares ou le long de la ligne de tramway. Conseil après conseil, on crée de nouvelles ZAC, des extensions aux précédentes, des périmètres d’étude et d’achat foncier, sous prétexte de contrats de développement territoriaux toujours plus gourmands en terrain à bâtir. Les traits de feutre qui délimitent les ZAC n’épargnent évidement pas l’habitat existant, de plus en plus d’habitants subissent le choc d’expropriations hâtives, et les réunions du conseil municipal font parfois penser à une partie de Monopoly.

Les terrains sont ensuite confiés aux bons soins de la SADEV, la Société d’économie mixte d’aménagement du Val de marne, et des immeubles hauts, secs et lisses surgissent comme des champignons à la place ou au milieu des quartiers d’habitation. Avec l’aide de la loi Grand Paris, sous la ferme houlette des bâtisseurs communistes, la ville de Villejuif se transforme à marche forcée pour offrir une brillante vitrine d’immeuble de bureau le long de la N7 tandis que les quartiers d’habitat populaire se dégradent, que les habitants y vivent mal ensemble et finissent par voter pour le Front national.

Une ville peut et doit se transformer. Mais ces transformations doivent se faire dans l’intérêt des habitants, pas dans l’intérêt de sociétés d’aménagement. Le temps de la transformation urbaine doit s’adapter aux itinéraires résidentiels, il faut savoir attendre les mutations volontaires. Les quartiers dégradés doivent être réhabilités en priorité, en y facilitant la vie associative, en organisant des services de proximité par et pour les habitants.

Non à la Loi Grand Paris, oui à une évolution de Villejuif autrement !