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Le deuxième printemps d’Europe Écologie

Pour Vert Contact Ile de France - Mars 2010 - Elections régionales

vendredi 5 mars 2010, par Natalie Gandais

Il nous reste quelques jours pour gagner, et déjà, l’expérience de cette campagne nous fait réfléchir à « l’après ». Avec Europe Écologie, nous avons grandi. Les résultats des élections européennes nous ont placés dans une situation de responsabilité nouvelle pour les élections régionales : assumer de prendre la direction des politiques publiques, oser dire que nous pouvons gouverner, le prouver par nos propositions et par la compétence de nos candidat-e-s.

Pour cela, nous avons su nous dépasser, rechercher les compétences « des autres », nous ouvrir à leurs idées, les associer à l’élaboration de notre projet et les intégrer à nos listes. Nous nous sommes attelés à l’élaboration d’un programme complet, au lieu d’une liste de mesures « vertes » à glisser dans un programme du PS. Les innombrables débats et réunions publiques de ces deux campagnes ont permis aux militant-e-s de s’approprier un socle idéologique élargi et renouvelé. Nos candidat-e-s sont mieux armés pour réagir aux questions d’actualités, comme par exemple celle de la violence en milieu scolaire.

Si notre objectif est désormais clair (avoir un projet qui réponde à TOUTES les urgences de la société), la préparation du programme des régionales s’est limité... à des propositions correspondant à des compétences régionales. L’étape suivante sera d’élaborer un projet national et des propositions législatives à la hauteur de notre responsabilité.

Par exemple, nous promettons les emplois de la conversion écologique, nous soulignons l’urgence de répondre aux plus défavorisés dans notre région, mais nous ne sommes pas en mesure s’assurer que les chômeurs d’Ile-de-France et/ou les jeunes les plus éloignés de l’emploi - qui hantent les associations d’insertion - pourront accéder à ces emplois. Une réforme en profondeur de la formation initiale est à envisager, pour que les métiers manuels ne soient plus dépréciés pendant les années d’école et de collèges, pour que ce ne soient plus des métiers dont on a honte, et qu’on laisse à plus démunis encore : travailleurs étrangers sans papiers et sous payés, ou jeunes gens de l’ex-Europe de l’Est qui viennent chez nous faire les travaux qualifiés dans le bâtiment. Il faudra revaloriser ces métiers, les rendre socialement attractifs notamment en les rémunérant mieux.

Autre exemple, les questions de santé liées à l’alimentation sont identifiées, mais les seules réponses « agriculture bio » et « pas de pesticides ni d’OGM dans mon assiette » ne suffiront pas à résoudre l’épidémie de diabète et d’obésité des plus pauvres. Il faudra travailler à la recherche en nutrition, et à la réglementation nationale des produits de l’agro-industrie, qui aujourd’hui répondent à des normes d’hygiène mais pas à des obligations de qualité nutritionnelle.

Les militants et la démocratie

La base militante du rassemblement peut s’élargir une nouvelle fois : ce doit être une conséquence de l’arrivée, pour les régionales, d’élus « en vue » issus du PS, du PC, de la Gauche citoyenne ou de Cap 21. Pour accueillir cette nouvelle vague de militants, nous avons des progrès à faire... Dès juillet 2009, la vague de militants issus de la campagne des européennes bouillaient de l’envie de poursuivre la construction du « parti-réseau », proposant, inventant des nouvelles formes de lien, espérant s’appuyer sur le réseau social issu des Européennes. On a tardé à mettre en service les outils appropriés. Préparons-nous dès à présent à l’intégration des nouveaux militants !

Enfin, il faudra inventer les outils de la démocratie de ce rassemblement. Au fil des années, les Verts ont construit leurs modes démocratiques, il ne faut pas qu’ils en soient dépossédés sous prétexte d’Europe Écologie. Pour grandir, nous devons travailler à « comment décider et choisir avec les autres ».

Ce mouvement en train de se construire, nous le savons, est le seul qui répondra aux enjeux de notre société, nous devons donc absolument faire l’effort de le structurer de manière à ce que tout-e-s les militant-e-s, vert-e-s et non-vert-e-s, trouvent le plaisir d’y militer et d’y construire l’avenir.